« Je bêche et sème en un passage »
Eric Beyaert s’est tourné vers une rotobêche Imants pour réduire les passages avant ses semis de blé.
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Afin de s’adapter aux aléas climatiques et gagner du temps lors de ses semis d’automne, Eric Beyaert, agriculteur installé à Quaëdypre (Nord), a investi avec une autre ferme dans une rotobêche Imants. « Avec seulement 45 hectares, je cherchais à optimiser le plus possible mes semis d’automne et après deux ans de suite à implanter du blé dans des conditions très difficiles, je voulais un outil pour travailler même quand mes parcelles sont gorgées d’eau. C’est ainsi qu’après une démonstration sur mes terres dans des conditions humides, j’ai acheté une rotobêche Imants 38 SX de 3 m de largeur », expose le chef d’exploitation.
La rotobêche pousse le tracteur
La rotobêche est composée de deux éléments principaux entraînés par la prise de force du tracteur. Le premier est le rotor principal. Il est muni d’étançons étroits, eux-mêmes dotés de dents fines avec des pointes larges installées en spirale tout autour de l’axe qui se charge de bêcher la terre. Les bêches, tournant dans le sens antihoraire, ont tendance à pousser le tracteur. Grâce à cette poussée, le taux de patinage est presque nul. La largeur bêchée est ensuite légèrement émiettée par un rouleau muni de fines dents, qui lui aussi est entraîné.
Sa vitesse de rotation est légèrement supérieure à celle du rotor principal afin d’affiner la surface de bande travaillée pour notamment faciliter le semis. « J’utilise la rotobêche avec un Deutz-Fahr Agrotron 620 TTV. Sa puissance de 165 ch est suffisante pour faire tourner le rotor à 60 tr/min. Généralement, je travaille à une profondeur située entre 22 et 25 cm. À cette profondeur, j’avance à 3 km/h, ce qui porte mon rendement à 0,8 ha/h en fonction de la parcelle travaillée », révèle Eric.
Bêcher et semer
« Cette machine est tombée à pic, car en plus de la météo qui m’y a contraint, je souhaitais faire évoluer ma méthode de semis avec pour objectif principal d’aérer beaucoup plus mes parcelles tout en réduisant mes passages. Ce système vient ainsi remplacer un combiné de semis composé d’une herse rotative et d’un semoir à dents. À l’arrivée de la rotobêche, j’en ai profité pour l’équiper d’un semoir à disque. En effet, l’arrière de mon outil Imants est prévu pour accueillir des outils grâce à un système muni de quatre attaches », explique Eric. Le semoir a été acheté d’occasion sur internet. L’exploitant l’a ensuite apporté à la société Stevens Farm Equipment qui l’a remis à neuf et a monté une rampe d’éclairage dessus.
Ce semoir est alimenté par une trémie frontale TF1500 de marque Kuhn, elle aussi achetée d’occasion. L’agriculteur, depuis qu’il a sa nouvelle machine, reprend ses terres après récolte en commençant par un déchaumage. Il y applique ensuite un engrais qui est enfoui par la rotobêche en même temps que le semis. La rotobêche est également utilisée pour préparer les terres à pomme de terre. Dans ce cas précis, l’agriculteur ajoute un passage de cultivateur rotatif pour affiner la terre.
Mélanger sans enfouir
« Je me sers généralement de la rotobêche pour implanter 25 ha : 15 ha de blé et 10 ha de pomme de terre. Je l’utilise aussi lorsqu’une parcelle est fortement abîmée ou qu’elle a du mal à ressuyer. » Par exemple, l’année dernière, à la suite de mauvaises conditions de récolte de pommes de terre, Eric a utilisé la rotobêche pour aérer son sol en vue d’implanter des pois. Le bêchage conjugué à des conditions favorables a favorisé une bonne récolte. Le bêchage avec cette machine aère, mais n’affine pas, elle crée des grosses mottes aidant à drainer plus facilement les sols. L’angle de pénétration des dents de la rotobêche favorise aussi l’évacuation de l’eau. En effet, l’orientation des dents est étudiée pour ne pas créer de « semelle de labour ».
De plus, la machine mélange les effluents organiques appliqués au printemps, comme le lisier et la vinasse sur toute la profondeur de travail sans les enfouir trop profondément. « Travailler avec la rotobêche Imants correspond à un labour et un coup de herse rotative », estime Eric. Mais l’agriculteur constate qu’il consomme moins de carburant avec la rotobêche qu’avec sa charrue 5 corps, tout en économisant un passage de travail du sol. Malgré tous les avantages que lui a apportés la rotobêche, il précise également que cet outil vient en complément d’autres matériels présents sur la ferme. « Je n’ai pas renoncé au labour, malgré l’arrivée de la rotobêche. Il faut juste être à l’écoute de sa terre pour savoir quand utiliser la bonne technique », déclare l’agriculteur.
Christophe Macke, avec qui Eric partage la rotobêche, précise qu’il gagne lui aussi un passage lors du travail du sol. Pour lui, c’est un outil pour les agriculteurs qui savent attendre que la terre soit bien ressuyée, car si le sol est trop gorgé d’eau, la rotobêche aura tendance à faire plus de mal que de bien. Néanmoins, la patience vaut le coup, car il gagne du temps et du carburant surtout avec des campagnes successives lors desquelles il est de moins en moins possible de faire des labours d’hiver.
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